Au détour de mes lectures, celles des livres publiés de Marcel Jousse ou celles de ses cours oraux, j’ai maintes fois été émerveillé de découvrir des sens renouvelés et profonds de certains textes bibliques, grâce à une remarque incidente de Marcel Jousse sur ces textes. En effet, l’anthropologie du geste de Marcel Jousse nous fournit d’excellents instruments conduisant à une intelligence plus profonde des textes bibliques.

D’une part, parce qu’elle étudie comment l’homme connaît l’univers et l’exprime par le moyen du mimisme et son corollaire, le mimodramatisme, mode d’expression à la fois concret et analogique, qui est le mode d’expression par excellence des milieux traditionnels et spécifiquement religieux, comme le milieu ethnique palestinien entre autres, berceau de la Bible.

D’autre part, parce qu’elle étudie les structures orales qui sous-tendent ces textes bibliques et qui, en constituant la forme de ces textes, touchent aussi au fond de ces textes, c’est-à-dire au message qu’ils véhiculent.

Enfin, parce qu’elle nous replace dans le contexte pédagogique dans lequel les évangiles ont pris naissance et ont été transmis.

Ce mode de connaissance et d’expression du réel, s’appuyant sur le mimisme et se manifestant par le mimodramatisme, Marcel Jousse l’appelle le paysannisme. C’est pourquoi, à son école et dans la continuation de ses recherches, je me propose d’élaborer une exégèse que je qualifierais, faute de mieux, d’exégèse "paysanne".

Pour introduire à cette exégèse paysanne, qui se concrétisera en commentaires de textes bibliques, offerts à votre étude, je vous propose d’abord une initiation à ses fondements et ses principes, à travers la lecture de documents que je vous conseille de lire dans cet ordre :

1. Fondements anthropologiques du paysannisme ;

1. Du modèle symbolique en exégèse paysanne ;

1. Principes d’exégèse paysanne ;

1. Commentaires bibliques ;

Cette élaboration d’une exégèse paysanne est le fruit d’un approfondissement personnel et n’engage que moi. Outre son inspiration fondamentalement joussienne, elle s’inspire également des travaux de Jean Borella, de Jean-François Froger, d’Annick de Souzenelle et de Martin Cailloux.

En aucun cas, elle ne saurait contrevenir à l’enseignement traditionnel de l’Eglise catholique à laquelle j’appartiens. Elle me semble, au contraire, en lui apportant des fondements plus rigoureux, le conforter.

N’hésitez pas à me communiquer vos réactions et vos questions par courriel à

yves.beauperin chez orange.fr . Merci.

Yves Beaupérin.